[40] Mobilisation du 27 janvier 2022

Texte lu par la FSU 40 lors de l’audience avec le sous-préfet à Dax:

La fonction publique et particulièrement ses agents permettent aujourd’hui encore d’amoindrir les conséquences de la crise sanitaire. Le personnel hospitalier est en première ligne depuis plus de deux ans maintenant pour répondre à l’urgence sanitaire avec une bien trop maigre reconnaissance salariale et des conditions de travail extrêmement dégradées. C’est le cas aussi des autres fonctions publiques. L’ensemble des fonctionnaires, ou assimilés, au plus près de la population, participent au fonctionnement de notre société, malgré les instructions contradictoires et le manque chronique d’investissement de la part du Ministère. Leur engagement et leur travail à tous les échelons (mairies, communautés de communes, départements, régions), et dans tous les secteurs d’emplois (Ecole, hôpitaux, finances publiques, services environnementaux, pôle emploi, justice…),  est in-dis-pen-sable. En effet les agents de la Fonction Publique sont au service de l’éducation, de la santé, de l’économie et de l’emploi, de la transition écologique, des transitions sociétales indispensables comme l’égalité femmes hommes, auprès de toutes les générations des plus jeunes aux plus anciens et auprès des plus fragiles.

 Et pourtant à l’heure où il est prévu une inflation historique depuis 30 ans, ils font partie des grands oubliés des plans de relances et de la reconnaissance légitime qui leur est due. Leur traitement, leur salaire, leur pension future sont directement liés à la valeur d’un point d’indice commun, statutaire, qui permet une égalité de traitement et une objectivation dans les progressions de carrière et du niveau de vie. La non revalorisation de ce point a entrainé une baisse des salaires de plus de 20% en moyenne en 20 ans pour les enseignant.es. Les primes, qui ne sont pas comptées pour les retraites et qui permettent un néo-management malsain, sont arbitrairement sous poudrées ou incluses de manière importante dans certains secteurs mais ne doivent pas cacher cette réalité. La baisse des cotisations salariales est un autre piège inacceptable du point de vue du maintien à l’équilibre de nos régimes sociaux. C’est donc au niveau du point d’indice que doit se faire la revalorisation globale des salaires de la fonction publique, avec un rattrapage du retard pris et une indexation directe sur l’inflation. Et c’est justement ce que refuse indignement ce gouvernement.

 Ces revalorisations doivent aussi passer par la mise en place de statuts, de plans de titularisation et de grilles salariales rehaussées pour les agents, et particulièrement ceux dont le travail n’est pas reconnu à sa juste valeur et qui sont précarisés alors que leurs missions sont exigeantes et essentielles. C’est le cas de beaucoup de métiers sous valorisés dans la fonction publique hospitalière et territoriale : tous les métiers dits du soin et de l’accompagnement, comme c’est le cas des AESH et des AED à l’éducation nationale pour lesquels le gouvernement refuse le statut et le salaire en accord avec leur mission. Aujourd’hui beaucoup trop d’AESH doivent vivre avec 800 euros par mois, c’est inacceptable.

Comme vous le savez cette attitude de mépris vis-à-vis des personnels de la fonction publique a passé une étape supplémentaire à l’éducation nationale en ce début d’année ; chaque nouvelle modification des protocoles sanitaires s’accompagne de surcharges de travail dans les écoles  pour les équipes éducatives en place, les rendant à force, insupportables. C’est pourquoi aussi nombres d’entre nous sont dans la rue aujourd’hui encore. Nous exigeons pourtant depuis plusieurs mois tout le contraire, la reconnaissance matérielle et morale de nos métiers et de nos missions et spécifiquement dans l’éducation la mise en place d’un collectif budgétaire d’envergure. Car investir dans l’avenir, c’est investir dans la jeunesse et dans la fonction publique. Investir dans la fonction publique, c’est donner à ses agents une rémunération et un statut dignes tout au long de leur vie. Investir dans la fonction publique, c’est valoriser et rendre attractifs leurs métiers et permettre que leurs compétences et leurs expertises soient mis au service de l’intérêt général. Enfin, investir dans la fonction publique, c’est exiger que l’égalité professionnelle réelle entre les femmes et les hommes soit une priorité dans nos ministères et que toutes les mesures de progrès social nécessaires pour y arriver soient mises en place. Rendez-vous est pris le 8 mars !