CAPA hors-classe 2 juillet 2018

Bilan CAPA H Cl 2018           DECLARATION CAPA HC 020718

LA HORS-CLASSE  ou comment le SNEP-FSU a permis le passage d’un grade au mérite à un grade accessible à tous !

La hors-classe représente un gain salarial important, qui devrait s’amplifier puisqu’il est prévu de (re)créer le 7°échelon de la Hors Classe à l’indice 821 (soit 3842€ /mois en brut). Quand on compare avec le salaire du 11° échelon de la classe normale (indice 658 soit 3079€ en brut) qui était la fin de carrière possible encore en 2016. Même si pour beaucoup cela n’était plus le cas, voilà un salaire de fin de carrière dont la différence est de près de 800€/mois ! 

Cela « mérite » de connaître l’historique de la création et de la revalorisation de ce grade qui devient, avec le PPCR, la fin de carrière « normale » d’un professeur d’EPS.

Comme tu le sais sans doute, ce grade a été créé de « haute lutte », menée par le SNES et le SNEP-FSU en 1989. En 1983, Jacques Delors décide la désindexation des salaires des fonctionnaires sur les prix, ce qui entraîne une baisse de pouvoir d’achat. Une longue bataille s’engage alors sur cette question. Durand l’année 1988-89 alors que nous vivons une crise de recrutement, le SNES et le SNEP-FSU organisent et réussissent de nombreuses actions sur la question salariale et demandent une revalorisation du métier d’enseignants et l’arrêt de la désindexation.

La manifestation nationale organisée le 4 mars 1989 à Paris est un énorme succès avec 80 000 enseignant.es du second degré (il y en a environ 300 000 en poste). Le pouvoir est contraint à faire des propositions. La « Hors-Classe » (alors indice terminal 741) est finalement créée. Elle représentait un gain de 83 points d’indice soit 383€/mois. C’est donc important. Mais ce nouveau grade était « contingenté » à 15% du corps et repose sur le mérite… L’administration a cherché à en faire un outil de management là où nous voulions une revalorisation de tous !

Fort de leur succès le SNES et le SNEP-FSU imposent un barème « à l’ancienneté » qui instaure un « roulement ». Les collègues plus anciens entrent à la Hors Classe mais, partant aussitôt en retraite, libèrent une place pour les suivants. Allègre, le négociateur de Jospin alors ministre de l’EN enrage mais il doit entendre raison. Plus tard, Fillon remettra en cause la logique de l’ancienneté. Mais sous notre action permanente, le système évolue et le volume d’entrants à la Hors-Classe ne devient plus tributaire des départs en retraite. Ce qui conduit aujourd’hui, à ce que près de 30% du corps soit à la Hors Classe ! Et quasiment tous les profs d’EPS partent en retraite en étant à la Hors-Classe.

Le PPCR, non sans une pression très importante des syndicats de la FSU, vient enfin de stabiliser l’édifice en inscrivant la Hors-Classe comme fin « normale » de la carrière : « La carrière des agents a désormais vocation à se dérouler sur au moins deux grades » (note de service du 19/02/2018). 27 ans d’action pour que la bataille soit « totalement » gagnée ! Nous sommes fiers de ce combat qui a permis à des milliers de collègues de partir avec une retraite revalorisée et qui fait qu’aujourd’hui près de 8000 collègues sur 29000 sont actuellement à ce grade.

Avec le PPCR, un grade supplémentaire que nous ne réclamions pas a été créé : la classe exceptionnelle (CLex). Aujourd’hui, la CLex est limitée à 5.02% de l’ensemble du corps et doit atteindre à plein régime, en 2020, 10% (soit près de 3000 places). Bien que nous ayons ouvert une brèche avec le vivier 2 (accès sans critère de fonction), son accès est trop limité. Nous agirons pour « gagner » collectivement qu’elle devienne, comme pour la Hors-Classe, une revalorisation pour tous et qu’ainsi elle profite à chacun.e.

La bataille que nous avons menée sur la Hors-Classe avec la profession, nous la rouvrons pour ce nouveau grade ! Evidemment, c’est le rapport de force de toute une profession et de tous les enseignants qui peut permettre de gagner !

 

Christelle Destang

Commissaire paritaire