Intervention du SNEP Fsu – AG UNSS Gironde du 5 septembre 2018

Intervention du SNEP FSU 33 à l’AG de l’UNSS Gironde du 5 Septembre 2018

 

Tout d’abord, le SNEP-FSU vous souhaite à toutes et à tous une bonne rentrée même si nous avons que parfois elle nous réserve de plus ou moins bonnes surprises. La rentrée est d’ailleurs qualifiée « d’affolante » pour le SNEP FSU en Gironde et percutera le sport scolaire car à la pré-rentrée, il manquait à minima 4 enseignants d’EPS (LP Camblanes, Cenon, Clg Mauriac de St Médard en Jalles (2 postes))   et les forfaits qui s’y rattachent. Même si le rectorat travaille à combler les trous depuis cette semaine, cela ne permet pas une rentrée efficace pour l’EPS et le sport scolaire…  Par ailleurs avec un potentiel de remplacement en dessous de 1% (il en faudrait 10 !!!, en Dordogne et Lot-et-Garonne c’est 0%) la continuité du service public sera difficile à assurer et nous demandons au rectorat de tout mettre en place pour assurer un service public à plein régime dès la rentrée et durant toute l’année : visiblement la rentrée n’est encore une fois pas techniquement réussie ! C’est donc bien la question des recrutements qui est posée avec la baisse de 20% des postes au CAPEPS l’an passé… et nous avons de vives craintes avec l’annonce au budget 2019 d’une suppression de 4500 postes dans la Fonction Publique d’État !

C’est par notre engagement à tous et toutes, animateurs d’AS, présidents, cadres, secrétaires, parents et bien sûr les élèves, que le sport scolaire est aussi dynamique et qu’il connait de très nombreuses réussites. C’est aussi parce qu’il a une structuration, une organisation et un fonctionnement original qu’il fonctionne aussi bien… C’est cette originalité d’un service public ayant pris la forme associative que le SNEP-FSU tient à conserver et renforcer.

 

A tous les niveaux de son organisation, le SNEP-FSU intervient de manière permanente pour que les moyens nécessaires à son fonctionnement soient à la hauteur de la haute ambition que nous avons pour nos élèves. Car c’est bien d’eux, de leurs pratiques, de leur formation, de leur devenir dont il s’agit. Et c’est d’abord pour eux que nous sommes si impliqués.

 

Points de vigilances à la rentrée

Que ce soit pour les forfaits; que ce soit pour les IMP des coordos de district (et nous nous rappelons de l’activité opiniâtre pour permettre leur paiement dans leur intégralité dans notre département en 2015), que ce soit pour la libération des mercredi pour l’animation et la compétition (et nous nous rappelons dans l’académie de l’action déployée en 2016/2017 qui a permis aux rencontres de se tenir avec tous les établissements; que ce soit pour la fin de l’obligation de l’électrocardiogramme pour le certificat médical Rugby qui vient d’être décidée notamment parce que nous sommes intervenus à de multiples reprises auprès du ministère des sportstout au long de l’année dernière ; chaque fois, et sur tous ces sujets, le SNEP-FSU est présent, agit et réussit à inverser la tendance.

 

Un carton « presque totalement vert » au conseil départemental pour les prochains collèges

Nous souhaitons aussi faire part d’une avancée importante qui transformera les pratiques du sport scolaire dans les années à venir. Si 2024 est l’année des JO c’est aussi la date cible pour la construction de 12 collèges par le CD (au vu de la hausse démographique). Suite au travail commun depuis plus de 10 ans, un pas énorme a été réalisé et le département a fait le choix de construire les installations DANS les collèges : chaque collège sera doté d’un gymnase, d’une salle semi spécialisée et d’une piste d’athlétisme. Cela améliorera sensiblement la pratique quand parfois les accès aux IS communales sont compliqués. C’est à ce titre que nous avons remis un carton vert au département pour ces avancées (10 chantiers de restructuration sont aussi prévus), même si les revendications n’ont pas été totalement satisfaites et c’est pourquoi le carton est « presque totalement vert ». Par ailleurs il reste du travail pour améliorer les équipements et nous vous invitons à y participer.

https://www.snepfsu-bordeaux.net/wp/?p=2135

https://www.snepfsu-bordeaux.net/wp/?p=2200

 

Journée nationale du sport scolaire

Concernant la JNSS du 26/9, nous invitons les AS évidemment à en faire un temps fort comme chaque année, mais aussi à la faire entrer dans une dynamique européenne avec la mise en place d’une journée européenne du sport scolaire suite au travail mené en collaboration avec EPEA (European Physical Education Association ) le développement des APSA est un enjeu tant en France qu’en Europe et dans le monde. C’est ici : http://snepfsu.net/sportsco/index.php

 

Augmentation des licences de 10%

Ce qui nous préoccupe particulièrement à cette rentrée c’est l’augmentation de 10% du contrat licences que nous avons dénoncée et tenté de faire abandonner depuis le mois d’avril, date du CA sur le budget. Au-delà de la réalité concrète des conséquences immédiates sur la trésorerie des AS, particulièrement celles qui rencontrent déjà des difficultés, c’est le modèle économique de l’UNSS que cette augmentation doit interroger.

En effet si le ministère de l’EN maintient et augmente très légèrement sa subvention (+ 125 000€), la subvention du MEN est loin d’être à la hauteur des besoins, notamment pour compenser la baisse importante des subventions des collectivités qui elles-mêmes perçoivent de moins en moins de subventions de l’Etat.

Le constat est là : Quand l’argent vient à « manquer », et cela est dû aux politiques d’austérité à l’œuvre alors que des milliards s’évaporent (pas pour tout le monde en évasion fiscale, CICE, fin de l’ISF…)…  c’est vers les familles et vers les AS que l’UNSS décide de se tourner pendant que le ministère de l’EN n’abonde pas significativement sa subvention.

« Il faut partager les efforts », nous a dit le représentant du ministre à l’AG de juin dernier. Ok, mais encore faut-il que le partage soit équitable et que les mêmes efforts soient demandés à toutes les parties. Mais ce n’est pas ça la réalité. La réalité c’est que ce sont les familles qui vont devoir « mettre la main à la poche » pour que toute l’activité de l’UNSS puisse continuer à se dérouler comme l’UNSS l’a prévue. 10% d’augmentation du contrat licences ce sont 456 000€ supplémentaires qui entrent dans les caisses. Au final, ce sont bien les familles et les AS qui vont financer la plus grande partie des activités de l’UNSS et pas l’Etat qui faillit ainsi dans sa mission de service public. La question des financements des services UNSS est aussi posé par la baisse de subvention du CNDS, la demande de paiement de 11 000 euros de loyer à la DRUNSS pour les locaux (pétition remise l’an passé au recteur)…

 

Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à pointer le désengagement de l’Etat sur la politique sportive. Pour reprendre une citation de Laura Flessel, ex-ministre des sports qui vient de démissionner le 4 septembre, 2 jours après la réception de la lettre de cadrage du 1erministre pour le budget 2019 annonçant une baisse du budget des sports de 6.2% (quand l’an passé il avait déjà essuyé une baisse de 7% !) : « Nous nous inquiétons aussi grandement sur le service public du sport et du désengagement de l’Etat sur ces questions fondamentales ».  Le CNOSF est vent debout, la FSGT diffuse un clip contre le désengagement de l’Etat, etc… c’est tout le monde sportif qui est en alerte et cela questionne évidemment le sport scolaire et l’EPS.

 

Le SNEP-FSU a fait des propositions de modification du budget pour qu’une telle augmentation ne soit pas retenue :

Puisque le ministère de l’EN n’augmentait pas sa subvention, alors il fallait revoir à la baisse certaines lignes budgétaires, par exemple les compétitions internationales, une partie de la « comm », une partie des manifestations promotionnelles ; lignes qui ne cessent d’augmenter ces dernières années. Cela aurait permis de ne pas recourir à une telle augmentation !!!

Certaines des autres propositions que nous faisons depuis plusieurs années auraient également pu être retenues :

  • Parce que les AS de LP sont souvent les plus en difficulté :

Abaisser le paramètre de calcul de 18 à 16 pour les contrats, appliquer la division par 2 du contrat comme pour les REP+ et les LP de l’éducation prioritaire

  • Et pour toutes les AS :

Leur laisser le choix de passer chaque année d’un contrat à l’autre (normal à accompagné et inversement ) ou revenir à l’achat de licences individuelles.

 

Nous n’avons été entendus sur rien.

Pas une ligne, pas une virgule n’a bougé dans le budget entre le CA du mois d’avril et l’AG de juin.

 

Les élus des AS qui sont les seuls membres élus de l’AG, qui sont celles et ceux qui représentent les AS et sont les plus proches de la vie au quotidien des AS et des difficultés, notamment financières, qu’elles rencontrent, n’ont pas été plus entendus. Quant aux autres membres de l’AG… « silence radio », ou alors des interventions pour dire que le SNEP-FSU se trompe de sujet quand il intervient pour demander que les licences n’augmentent pas…

 

Nous tenons à dire ici devant vous, nos collègues ; vous, acteurs au quotidien ; que le SNEP-FSU est fier de s’être opposé au budget 2018, qui fait supporter aux familles et aux AS l’essentiel des activités engagées et organisées par l’UNSS, fier d’être l’organisation syndicale qui défend les AS et le service public du sport scolaire, fier et sûr de lui-même même s’il est le SEUL à avoir voté CONTRE le budget, tout en faisant des propositions.

 

A l’issue de l’AG, les élus des AS, qui par ailleurs ont quitté la salle avant le votepour marquer leur désapprobation quant à la surdité de l’UNSS et du ministère sur les conséquences sur les AS, mais aussi du refus de notre demande d’un vote à bulletin secret ! ont décidé de lancer une pétition visant particulièrement à contester des 10%.

Le SNEP-FSU appelle toutes celles et ceux qui pensent que cette augmentation doit être abandonnée à signer massivement leur pétition.

https://www.petitions24.net/pour_le_respect_de_la_democratie_a_lunss

 

Enfin, pour conclure cette intervention, le SNEP-FSU souhaite vous lire la motion (le vœu) qui sera adressée à la direction nationale et au président de l’UNSS, motion portée à la connaissance de tous les collègues présents dans les AG de tous les départements :

 

 

Motion du SNEP-FSU

Faire Financer l’austérité par les familles: non merci !

Le sport scolaire du second degré est un service public, original dans son organisation sous forme associative, mais un service public. Sa fonction sociale, et donc politique, est de permettre la pratique d’activités sportives et artistiques et l’apprentissage de la vie associative d’un maximum d’élèves. C’est pourquoi le montant de l’adhésion dont ils s’acquittent, avec leur famille, auprès d’une AS scolaire et leur permettant d’obtenir une licence UNSS, est si peu élevé comparé à toute autre association sportive. C’est d’ailleurs ce qui permet à l’UNSS de compter plus d’un million de licenciés, répondant ainsi à un besoin essentiel de pratiques sportives et artistiques.

Mais l’apport financier des AS à l’UNSS par l’achat de licences, déjà très conséquent – plus de 35% –ne couvre pas les moyens nécessaires pour faire fonctionner le sport scolaire au quotidien. Puisque le sport scolaire est un service public, c’est à l’Etat, et particulièrement au ministère de l’Education nationale, de jouer tout son rôle et d’assumer pleinement sa part de responsabilité financière dans le fonctionnement de l’UNSS.

En augmentant de 10% le coût du contrat licences, l’UNSS fait le choix de faire peser sur les familles et l’engagement des jeunes et sur les AS, l’insuffisance de la subvention du Ministère de l’Education nationale.

Par cette motion, le SNEP-FSU dénonce la décision de l’AG de l’UNSS du 1er juin dernier d’augmenter de 10% le coût du contrat licences. Cela, alors que nous ne cessons d’alerter l’UNSS sur les difficultés financières d’AS de plus en plus nombreuses. Cela, alors que nous avons fait des propositions, dont aucune n’a été retenue, de réviser à la baisse certaines lignes budgétaires  – par exemple les rencontres internationales, une partie de la communication ou encore certaines manifestations promotionnelles –pour rééquilibrer le budget et ainsi éviter cette augmentation.

 

Le SNEP-FSU demande:

– l’abandon de l’augmentation de 10% du contrat licences

– que les AS puissent choisir, librement et chaque année, de passer du contrat normal au contrat accompagné, ou encore de revenir à l’achat de licences individuelles

– qu’une réflexion sur l’activité pour le plus grand nombre, avec en corollaire un meilleur taux de remboursement pour les AS, puisse primer sur certaines organisations plus ponctuelles ou plus évènementielles qu’il conviendrait de restreindre sans pour autant les supprimer.

 

 

MERCI DE VOTRE ATTENTION ET BONNE RENTREE A TOUTES ET A TOUS !